jeudi 17 janvier 2013


Chapitre IX

« Où l'on voit B et P s'enivrer de vin et de poésie »

première partie


Pendant que les feuilles commençaient à jaunir, il se trouva que douze stères de bois furent livrés dans la cour de B en prévision d'un hiver que tous les voisins s'accordaient à prédire rigoureux. Elle avait bien dégagé un coin de sa grange mais eut le souffle coupé devant le volume qui avait glissé de la remorque. Elle se saisit donc de son téléphone puis mit de l'eau à chauffer en attendant P. Le mois de septembre est capricieux et P arriva en ciré dégoulinant.
« C'est bien, tu vas tenir tout l'hiver avec ça.
- Voui.
- Faudrait commencer par là, comme ça l'entrée de la cave sera dégagé.
- Et puis il faut fendre à mesure. »
Elles recouvrirent le tas d'une bâche et trouvèrent que ça suffisait pour aujourd'hui. Incapables de boire du thé paisiblement à proximité du tas qui empêchait la lumière d'inonder la petite cuisine de B, elles choisirent d'emmener quelques livres au café. Sans se douter encore que cette décision anodine allait changer leur vie.
Septembre est capricieux, il avait ce jour-là rempli le café de consommateurs moroses. Le serveur préparait thé, cafés, chocolats et grogs en regrettant les carafes d'eau et les pastis. B décida de lire à son amie un poème de Marina Tsvétaïeva qui collait tout à fait à cette atmosphère, et comme elle trouvait ses voisins bruyants, elle haussa progressivement le ton sans s'apercevoir que plusieurs têtes s'étaient tournées vers elle. P, très à l'écoute, ne le remarqua pas non plus et enchaîna sur « Les colchiques ». B lui lut ensuite la fin de « Mort à Venise », elles en eurent toutes deux les larmes aux yeux. Pour changer d'ambiance, B décida de passer au deuxième chapitre de « Bouvard et Pécuchet ». Elles rirent beaucoup. P lut ensuite une lettre de Calamity Jane à sa fille.
Quarante-cinq minutes après leur arrivée, B se leva pour commander un chocolat et P pour aller fumer une cigarette. Deux tables se mirent à applaudir. Elles s'aperçurent que les consommateurs avaient le regard fixé sur elles. Un lycéen rougissant les suivit dehors pour leur demander les titres des poèmes, une vieille dame arrêta P pour lui savoir si elles faisaient des lectures à domicile. Le serveur leur offrit leur chocolat.
Plus tard, B se proposa de faire cuire des pâtes. P installa le scrabble, chacune se saisit d'une lettre mais avant de commencer la partie, B soupira :
« T'imagine, ce serait génial si on pouvait faire ça au lieu d'aller travailler.
- Lire des livres à des gens, en buvant du thé, la vie de rêve ... »
Elles rangèrent le scrabble et sortirent les cahiers. Une nouvelle idée venait de naître.

Place de la poste, B attendait P dans sa voiture en écoutant « Edimbourg ». Il pleuvait. Le ciel était gris noirci, ça faisait une ambiance. Ca n'aurait servi à rien qu'elle sorte de cette voiture, c'était P qui avait les courriers. B, elle, avait les enveloppes. Elle se fit la promesse que ça n'arriverait plus, et remit « Edimbourg » une cinquième fois, pour fêter ça. P envoyait son troisième sms informant de son temps de retard qui s'allongeait à mesure que le texte affiché à l'écran diminuait. B savait très bien que P serait, était et serait encore désolée. Il n'y avait et n'y aurait probablement jamais aucune issue à cette situation. La seule qu'elle trouva pour cesser de prendre inutilement sur sa maigre patience fut de se mettre à timbrer énergiquement toutes les enveloppes, en cadence.
Elle aurait pu aller boire un café mais elle n'était pas d'humeur à écouter RTL au rythme des dissertations météorologiques et sociologiques du café culture de la place de la poste.
Elle pensa à attendre sous la pluie avec les enveloppes à la main, pour voir la tête que ferait P, comme à une vengeance délectable mais repoussa ce projet en remettant « Edimbourg » pour la septième fois.

Dans le courant du mois d'Octobre, une vingtaine de personnes eurent la désagréable surprise de devoir payer l'oblitération d'une lettre mal affranchie leur étant destinée. Cette lettre contenait une invitation gratuite à une lecture publique organisée et présentée par B et P qui avaient choisi cette fois-là « La corne d'abondance » en guise de nom de compagnie. Le sujet de la lecture portait sur « les décalés », sujet sur lequel elles en connaissaient un rayon. Cela devait se passer sur un parking de supermarché, ce qui promettait un grand espace, à vingt heures, la compagnie « la corne d'abondance » n'ayant pu avoir de salle fournie par la mairie. Elles avaient en revanche une camionnette prêtée par le garagiste dans laquelle elles transporteraient des chaises et des couvertures pour le public.

Ce fut St Vit en terre plaine qui marqua le début de la carrière de lectrices des deux amies. Cette première lecture rémunérée avait été achetée par l'association culturelle du village chapeautée par un jeune instituteur pour le sapin de Noël. Une cérémonie dédiée aux enfants qui se déroule traditionnellement dans la salle des fêtes un après-midi de décembre. Les parents ont fait des gâteaux, acheté et emballé des babioles, réparé le déguisement et la hotte.Il y a bien sûr un sapin. Le jeune instituteur de la classe unique de St Vit en terre plaine enseignait là pour la première année. Il avait eu envie d'offrir aux enfants, en plus du rituel Père Noël, des poèmes et des contes. Il s'était dit en passant que les parents ne souffriraient pas d'une petite récréation culturelle. L'instituteur venait de la ville. Et St Vit en terre plaine le déprimait. On y parlait tracteurs et recettes de pain d'épice en s'enfilant des tournées dans le seul lieu vivant du bled : un bar décrépit qui vendait du café filtre de la veille, toutes sortes d'alcool, trois marques de cigarettes, des articles d'épicerie parfois périmés. Le moindre cinéma était à 20 km, pareil pour la bibliothèque. Il avait sympathisé avec B et P lors d'un dîner chez des amis, où le côte d'Auxerre aidant, ils s'étaient tous les trois enflammés en parlant de Buster Keaton et de René Char. Le jeune instituteur avait réussi à convaincre tout le monde sauf le maire, vexé qu'on ait refusé son magicien. Le magicien coutait beaucoup plus cher, on en avait déjà eu un il y a deux ans et les parents membres de l'association avaient approuvé l'instituteur : « Oui, oui, une lecture quelle bonne idée » avant de servir les kirs de fin de réunion. Le jeune instituteur avait imaginé comme une veillée d'antan, plusieurs générations rassemblées au pied de l'arbre, une ambiance douce et pleine de merveilleux. Il avait donc donné rendez-vous aux lectrices à 20h30.
C'es ainsi qu'un soir de décembre, la cie « Les herbes folles » découvrit St Vit en terre plaine.
B et P avait chargé leurs paniers dans la voiture en se dépêchant car la route était longue. Il fallut faire demi-tour au bout de dix minutes car B avait tapé sur le volant en hurlant : « Bordel, j'ai pas pris Pourrat » tandis que P farfouillait dans son sac pour lui trouver des chewing-gum au clou de girofle, apaisants en cas de stress. Trois quarts d'heure après, P et B débarquaient sur une petite place boueuse, cela faisait trois jours que tombait un crachin désespérant, encombrée ça et là d'engins agricoles. Les paniers aux bras, des chewing-gum apaisants plein la bouche, elles poussèrent la porte de la salle des fêtes et furent aussitôt happées par un bruit de voix monumental, ainsi qu'une odeur d'alcool, de tabac et de pommes de terre. L'instituteur se précipita vers elles, l'oeil brillant et les joues rouges : « On n'a pas tout à fait fini, on est un petit peu en retard, venez donc boire un verre avec nous en attendant. »
P constata tristement qu'ils n'en étaient qu'à la salade de pommes de terre à l'huile, qu'il était 20h30, et qu'elles auraient été censées commencer de suite la lecture sur « Les mystères de Noël ».Du coin des fesses, elles s'installèrent au bout de la tablée sous une huée de hourras et d'applaudissements après avoir été présentées par l'instituteur : « Ce sont nos conteuses ». Tandis que B finissait la boîte de chewing-gums apaisants, P se pencha à son oreille : « Pourquoi il nous appelle des conteuses ? »
Après un moment de négociations pour refuser les verres de vin que chacun prétendait leur offrir, elles résolurent de sortir de leur panier un thermos de thé à motifs écossais pour s'en enfiler une rasade chacune. Au bout d'une demie-heure, on apporta le cochon. Le jeune instituteur se précipita vers elles, les yeux rouges et le front brillant pour s'excuser encore une fois : « C'est pas tous les jours la fête. »
Les enfants, dont personne ne s'occupait plus depuis belle lurette, couraient partout dans la salle en hurlant. Cinq d'entre eux construisaient un fort avec les chaises en plastique qu'ils traînaient sur le carrelage tandis que les autres leur envoyaient des assiettes en carton en criant « On va tous vous buter ». Délaissant l'ambiance feutrée de la salle, P et B s'en allèrent fumer une cigarette sur la place.
« Tu n'as pas peur qu'ils ne soient plus en état de nous écouter ? s'inquièta B.
-  Qui ça ? Les enfants ou les adultes ? »
De retour dans la salle, elles furent de nouveau accueillies par une ovation tonitruante suivie d'un ban bourguignon éraillé dans toutes les gorges. Elles sourirent tant qu'elles purent, refusèrent cinq ou six verres de rouge et se rassirent patiemment avec leur thé.
Elles restèrent sans rien dire. P aurait bien tapé un coup sur la table en criant que « C'était l'heure là et qu'il allait falloir penser à se calmer un peu ». B regardait trois des enfants en équilibre sur le donjon du fort : une douzaine de chaises à l'équilibre aussi certain que celui d'un alcoolique sur une jambe. Elle essayait de repousser les images de crânes fendus et de membres brisés que lui évoquait l'opération. Elle poussa un cri quand l'un des gamins atteignit en rampant les fondations du donjon pour secouer deux des quatre pieds qui touchaient encore terre. Douze chaises et trois petits s'écroulèrent sur la grappe d'enfants qui les assaillaient aux boulettes de papier toilette mouillé. B bondit, les enfants hurlèrent de joie. Un seul des parents se tourna pour lancer : « Hé ho, doucement les monstres là. C'est Noël quoi. ». L'instituteur était parti avec l'adjointe au maire chercher un cubi dans la réserve. Les blessés vinrent pleurnicher un moment sur les genoux de leurs mères mais les plus grands avaient déjà transformé le sapin en forêt pleine d'embuscades et malgré les bosses et les égratignures, le combat reprit. Personne ne redressa les chaises.
« Qu'est-ce qu'on fait ? demanda B.
- Ben on attend, on va quand même pas rentrer.
- Ben non, oui, on va quand même pas rentrer » répéta B sans conviction.
Deux verres de rouge et une assiette de fromage local avaient atterri à la place de leur tasses de thé, remisées on ne sait où.
« Allez les conteuses, on trinque!  beugla joyeusement l'un des convives.
- Euh ben, alors plutôt du blanc, glissa B gentiment, ça éclaircit la voix et comme on va lire là tout de suite, ajouta-t-elle avec un sourire qu'elle essaya de rendre franchement enthousiaste mais qui restait tendu.
- Oui, voyez, nous allons donc vous lire des textes, c'est pour ça que nous sommes là » ajouta P debout, s'appuyant sur la table et sur le mot « lire ».
A 23 heures, l'instituteur les yeux rouges et brillants se leva : « Je crois que maintenant nous allons pouvoir nous réunir autour du sapin et écouter les surprises que nous ont amenées nos conteuses sur «  Les mystères de Noël ».
« Les mystères de l'ouest » brailla, euphorique, l'adjointe au maire les joues roses et les yeux pétillants son verre de prune à la main. Eclat de rire général. Chacun remua sa chaise, embarqua son verre, on coinça les enfants complètement excités sur des coussins. B et P purent enfin sortir de leurs paniers les livres qu'elles disposèrent sur une petite table. On toussa, on renifla, puis un semblant de silence se fit. Il fallut remettre encore le début de la séance quand le Père Noël fit soudain irruption dans la salle, la hotte de travers et la barbe tournée sur la joue droite : « Z auriez pas vu mes gants, j'ai oublié mes gants. » Puis devant les yeux écarquillés et soupçonneux des enfants : « Ho ho ho, le Père Noël est fatigué, il a perdu son âne. » Eclat de rire général. « Michel, tu restes pas avec nous » « Non y'a l'digeo chez l'Francis  ho ho ho, le Père Noël a encore une longue route-z-à faire pour donner tous les cadeaux à tous les enfants sages .» Après la disparition du Père Noël et sa chute devant la salle des fêtes parce qu'il s'était pris les pieds dans son manteau, nos deux héroïnes ouvrirent le premier livre.
Doucement, tranquillement, tandis que tombaient les premiers flocons de l'hiver, elles s'embarquèrent dans les histoires de la Reine des Neiges, de Dame Holle et de La vieille dame et les fées de Noël. Jusqu'à ce qu'elles se rendent compte que les merveilles de Noël qu'elles auraient tant aimé donner sur un souffle de voix, voire un chuchotis mystérieux, elles étaient quasiment en train de les hurler. Car l'ambiance s'était considérablement réchauffée en face, les bouteilles du Lucien circulaient, les enfants étaient repartis construire des châteaux forts et les adultes commentaient à qui mieux mieux les hivers « qu'étaient pus c'qui zétaient » ainsi que les chaussures de B qui étaient rouges. « Ah ben tiens, comme celles du Père Noël ». B et P se turent. L'assistance perçut au bout d'un moment qu'un bruit de fond manquait. Ce fut le silence. P dit posément :
 « Si ça ne vous intéresse pas, il faut nous le dire.
- Parce qu'on a autre chose à faire nous sinon. rajouta B.
- Oh ben non, restez, on va être sages maintenant.
- Sinon le Père Noël va appeler le Père Fouettard ho ho ho ».
Passée la nouvelle tranche de rigolade, B et P se remirent au travail.Ce ne fut pas le silence recueilli qu'elles auraient souhaité mais elles tinrent bon, non seulement face au brouhaha interrompu par les « chut les enfants, on n'entend rien » et aux verres poussés vers elles. Elles s'interrompaient de temps en temps pour se faire à haute voix des remarques que personne ne notait : « promesse d'ivrogne » jeta B pendant que P lisait un poème. B gloussa derrière l'Encyclopédie des fées lorsque P trébucha au milieu d'un vers. Un gamin vint se réfugier sur les genoux de B en lui glissant à l'oreille « j'ai sommeil ». L'instituteur sursautait de temps en temps, avisant de leur part un regard noir ou profondément découragé. Un léger ronflement s'éleva suivi d'un tollé général. Lorsque commencèrent les remarques grivoises, P referma ses livres, se leva et remercia l'assistance.
On se rua vers la table, on rouvrit des bouteilles et on félicita les deux « conteuses », soulagé qu'enfin tout cela prenne fin. Les enfants commençaient à s'endormir par terre au pied du sapin ou sur les genoux de leur mère, le Lucien racontait ses souvenirs de bal et des comptoirs qu'on démontait à la tronçonneuse en ce temps là. L'instituteur remercia chaudement B et P :
« Vraiment, c'était splendide je ne connaissais pas du tant, pardon du tout, les contes de Pourrare -Pourrat corrigea gentiment P,
-Oui, Pourrave. J'aimerais bien qu'on organise un petit truc à Pâques, qu'est-ce-que vous en dites? »
P et B ne purent rien en dire car l'adjointe au maire vint subitement s'asseoir entre eux, la main sur le genou de l'instituteur rerosissant à mesure.
« Mais pourquoi que vous buvez pas ? »
-Pour éviter de dire des conneries. répondit B en souriant.
-Vous comprenez, avec notre métier, quand on lit la langue peut vite fourcher. » se hâta d'ajouter P.
Bon, les lectures les occupaient beaucoup, les préoccupaient encore plus. Elles étaient sûres que le principe était novateur bien qu'inattendu et, qu'on n'attendait qu'elles. Ca les surprenait que le téléphone ne sonne pas toute la journée et que leur emploi du temps soit plus rempli de rendez-vous que de dates de lectures. Une autre chose les surprenait : il arrivait souvent, très souvent, que leurs interlocuteurs soient intimement persuadés, même après une demie-heure de rendez-vous qu'elles se proposaient de raconter des histoires.
« Non mais franchement, est-ce qu'on prononce une seule fois les mots  « raconter des histoires »? 
-  Non, tu as raison, on n'a pas écrit ces mots-là non plus dans le texte de présentation.
- On doit mal choisir nos mots.
- Je n'ai pas l'impression pourtant.
- On devrait peut-être expliciter mieux le concept.
- Tu as raison, et ça nous évitera peut-être d'avoir à répéter une centaine de fois que nous ne sommes PAS conteuses. »
Aussi lorsque Jean-Luc Joujube, tenancier de la petite galerie d'art contemporain du village de Romagny, leur demanda un dossier détaillant leur projet de lectures, P et B décidèrent d'employer les grands moyens.
« Il faut savoir se vendre, dit P la bouche pleine en goûtant pour voir si les pâtes étaient cuites
- J'aime pas beaucoup ça, répondit B en cherchant les gros verres à vin.
- De quoi ? Quand je cuisine ?
- Non, savoir se vendre.
- Ecoute ma p'tite, et P s'installa à califourchon sur la chaise la cuillère en bois à la main, c'est bien-sûr une façon de parler mais notre but, c'est quand même d'emmener des textes qui nous plaisent dans toutes les oreilles, non ? Alors il faut tout faire pour ça.
- Tout ?
- A peu près.
- Bon, B sortit feuilles et stylo et servit « la cuvée des  demoiselles », on lui met quoi au type ?
Le stylo à la bouche, le verre à la main et chantonnant « Madame servez moi du vin, tout plein, jusqu'à demain matin », B se concentra.
« Cher Monsieur...
- C'est trop familier, l'interrompit P en secouant les pâtes.
- Gros débile qui lève les yeux au ciel pour un oui ou pour un non.
- Ressaisis-toi, c'est notre avenir professionnel qui est en jeu.
- Jean-luc les mouches
P renversa les pâtes dans l'évier en gloussant
-Jean-Luc Les Mouches en levant les yeux au ciel
-Et en soupirant ajouta B. »
B et P finirent par laisser refroidir les pâtes dans l'évier et planchèrent pendant quatre bonnes heures sur une lettre qu'à une heure du matin elles trouvèrent parfaite. Un peu originale mais parfaite.

Bonjour monsieur Joujube

Nous vous adressons cette lettre dans un souci de précision et afin de redéfinir les mots « lecture à voix haute » et « montage de textes ».
Commençons par le plus simple, « montage de textes » : il s'agit d'un corpus composé d'extraits littéraires variés pouvant éventuellement utiliser des contes choisis, mais pas toujours. Nous nous servons aussi de poèmes, chansons, romans, nouvelles, voire bandes dessinées. Mais, comme le mot « lecture » le précise nous ne contons pas en dansant ou en jonglant, nous ne sommes pas là pour endormir les foules avec des jeux du cirque sinon on aurait travaillé à la télé. Nous sommes nues, c'est-à-dire que nous lisons les textes à voix haute avec le moins de fard possible afin de laisser l'auditeur libre de son interprétation, nous ne sommes pas là pour faire les guignols. Voilà. Notre projet comporte donc le risque de surprendre, voire de donner une impression de torpeur au premier abord mais il présente l'avantage d'être unique et original, ainsi que de véhiculer jusqu'à des individus aussi divers que différents une certaine idée de la littérature, qui doit être accessible à tous. Nous avons conscience d'avancer à contre-courant des valeurs les plus répandues de notre société, nous en sommes extrêmement fières.
Persuadées que notre projet éveillera votre plus grand intérêt pour toutes les raisons que nous venons d'énoncer, nous vous adressons des salutations.

La Cie des moulins à vent