ET
SI ... 8
La
nuit est en train de tomber. Vous buvez l'apéro au bar en compagnie
de deux bons piliers et d'un vieux pote célibataire qui vient de
vider son quatrième kir. Il vous invite à goûter son lapin à la
moutarde, ça tombe bien : le frigo est vide, le poêle n'a pas
chauffé de la journée.
Le
lapin est délicieux mais le vieux pote est plus qu'éméché. Après
vous avoir enlevé une poussière au coin des lèvres, examiné
l'intérieur de la main car vous avez comme une petite cale là,
qu'est-ce que c'est ? et frôlé le dos en attrapant la bouteille de
gnôle, il vous lance un « Mais toi aussi tu dois te sentir
seule quand même », subtil. « Euh... mais moi j'aime
bien » dites-vous. Vous regardez par la fenêtre.
Et
si ...
Et
si vous vous leviez et hurliez : « Là maintenant, je me sens
trrrrés trrrrés seule, Mr Grossabots. Et si t'allais te vider les
couilles une bonne fois pour toutes au lieu de me pomper l'air, j'en
peux plus de me sentir comme un bout de gras suspendu au-dessus d'un
chien affamé chaque fois que tu bois. Bon. J'y vais. Bonne
branlette. »
Hein
?
Non.
Ce serait mal.